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Zodiaques tremblés
poèmes pour délimiter le tremblé du figé

Zodiaques tremblés


Au départ, jetée entre les couches de nuages
franchie par les étoiles filantes, en silence
La parole depuis quelque temps embarrassée
par un léger bruit de bélier.


La dureté de l’acier n’était plus d’un poids énorme
Les gémeaux étoiles multiples colorées
propres à peupler une chambre voûtée
d’un château couvert de milliers de feux.


Une fois la tempête éteinte
Poisson Capricorne et Crabe enragé
charivari du système
Castor Pollux et Vierge balancent à la cime


Ce jour-là hors de la grotte
aux cinq points du globe du nord au sud
des incendies électriques
Il faut un mouvement figé ... dit-elle

Le monde à bord du paquebot


Le silence des cavernes résonnait
cependant que les années marchaient
jalouses de tout.


la pression et l’action de l’eau de mer
nous somment à la parcourir pour la première fois
d’un lourd sommeil de moustique.


Les villes et les campagnes où apparaissent
quelques moulins à papier dans la nuit.


Éblouis et étourdis par l’exil de Naples
la solitude des orangers et citronniers
se faisait aux habitudes douces de la mer.


Dans des pays lointains,
un train s’enfonçait dans un tunnel.
Dans ce nid les courants de lave de vingt kilomètres
indiquent les radiations constantes des comètes.


Brusquement,
ainsi peu à peu autour de cette ligne de départ,
les zèbres et les habitants du palais
se pressent à la surface du globe.

Dans les jardins crépusculaires


La nature et les réalités de la géographie
l’aspect ailleurs quasi terrestre
Même avec seulement un bateau et une cloche


le premier voyage


la petite entreprise le nouveau continent
on voit ce ciel austral aussi grandiose
que les travaux de l’Himalaya occidental
magie blanche de toutes les parties


les sensations en général
ces immenses forêts de lumière
l’écoulement des eaux
des poumons de serpolet
sous les mers vierges
prairies à perte de vue
avec les marées filantes immédiates


Il se fit dans l’obscurité un grand empire turc
il fallait bien cependant prendre un parti temporaire
pour se résigner au silence

La mélancolie des longitudes


Chaque pas en avant agrandit l’horizon
le frottement sous l’influence du vent
à gauche la montagne
la montagne est une citadelle


sur le tapis des wagons
ici des fougères
voir son sein nu tous les trésors
nous avions nos premiers corps susceptibles


on était au milieu du jour
la verticale de l’étoile fil à plomb
les mains ne servaient que vers la limite des arbres


je frissonne encore d’y penser

Au loin des latitudes


le territoire derviche fut la première station
une diseuse de bonne aventure
en haillons de couleurs
me demanda de saluer les dômes


les effets des profondeurs
des lignes faméliques de la main
les eaux sulfureuses
et les asphaltes méridionaux donnaient la nausée


les oiseaux télégraphistes
à l’horizontale du coeur forestier des continents
prenaient au vol les lettres électriques


encore quelques tours d’hélice

Vertes Sardaignes


Du plus loin qu’elle aperçut
les bergers domptés, éleveurs de moutons
télégraphistes, conducteurs de locomotives
des Gengis Khan de carnaval napolitain
ces camps barbares dans la plaine fauve
nombreux pauvres sur les rares terres riches


un manteau sombre de crépuscule
et l’univers décoloré passe
dans la lanterne enfiévrée
image peinte sur le verre


il nous faut sortir de notre île trompe-l’oeil
le fouet fait une brèche aux murs dynamités
jeux d’ombres aux fronts des nuraghes
froissements des corps
au creux des siestes troublées


une rumeur de royaume au balcon
c’est la violence des lames dans les fourmilières
et la solitude de l’orange
un grain de sable infiniment peuplé


nous sommes de la même ivresse
avec l’indécence furibonde des paons

L’enfant vipère


j’ai un enfant vipère
blotti en rond
près d’une pierre
chaude contre le coeur


il dort tranquille
son sifflement se mêle
au sifflement du vent


le hasard l’a fait naître
dans la lumière d’une flamme


je l’ai bercé
dans sa jeunesse errante
en redoutant sa violence


je suis le fugitif
dans le chariot vagabond
tiré par vingt paires de boeufs`

 

j’ai un enfant vipère
qui chuchote
un jargon reptile


il se glisse en aveugle
au creux du tunnel aortique
à la recherche d’une issue
dans mon sommeil troublé
par l’usure de l’émotion

 

j’ai un enfant vipère
à naître
dans une fleur carnivore
éblouissante

Anne


À l’îlot de la mer et de l’océan
un point en marche


c’est le coeur


troupeau bronzé fuyant
superbe mystère des circonstances


condiments persans...
inséparable faïence
appétit des scorpions
hurlements jaunes et verts
mon orage indigène mes nuages sous terre
moi terrassier sous le vent qui souffle


que l’air me suive !
pour aimer mes Annes

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