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Revin

Dans la cuvette où méandre la Meuse
Revin s’endort tous feux éteints
les ouvriers d’Italie et d’Espagne
ont semé des enfants
qui ont fui
le fracas des pilons  
a fait place au silence
propice au sommeil des retraites

 

Angecourt

Petit jardin de l’ange
où la patience d’un jardinier
récolte de beaux fruits
quelques maisons aux toits rouges et
sur une ancienne cheminée d’usine
a poussé un arbre qui touche le ciel

 

Elan

Les chagrins d’amour
des tristes adolescents
s‘évanouissent autour
des sources d’Elan
du lit du ruisseau
au lit des amants
juste quelques pierres
que passent en sautant
revêtues de leurs atours
de jeunes filles fières

 

Ecordal

Au souvenir de la Charmuzelle
les manouvriers font silence
ils croient entendre encore
le grognement du chien
les plaies sur leurs corps
ont teinté les chemins
qui mènent au moulin
où se broient l’ocre et l’or

 

Omont

Au château d’Omont
Henri IV vainqueur
à la belle châtelaine permit
d’emporter avec elle
un seul objet lui étant cher
Pensant or ou autres merveilles
Il la vit passer toute fière
portant sur ses reins son mari

 
 

Hargnies

C’est une escalade
qui  mène vers Hargnies
immense place verte
aux arbres centenaires
village relais avec le ciel
là  le bruit du vent
fait tanguer les résineux
et  enivre les promeneurs
frôleurs de genêts.

 

Blombay

Le vent en rase motte
soulève les herbes vertes
les ailes paresseuses d’un moulin
signalent au rêveur
des Espagnes lointaines
tout au long des combes forestières
les ruisseaux calmes
accompagnent les sentiers humides
où s’enfoncent nos pas

 

Tailly

On s’y promène à l’ombre des pâtures
les vaches grasses dominent le paysage
on s’arrête un instant au lavoir
écouter le ruissellement de l’eau
le soleil entre par les fentes des tuiles
ravivant le mirage des anciens châteaux

 

Saint Loup Terrier

C’est à la lumière de la lune blanche
que l’on pourrait voir le loup
ombre fine entre les branches
qui se glisse dans de larges trous
des vieilles  bâtisses  endormies.
à Saint Loup nul ne veille,
on  fuit les rayons de clarté
pour ensevelir le sommeil

 

Gruyères

Fermes et château
les prés servent de tapis
aux promeneurs des dimanches
qui aèrent leur marmaille
et leurs aïeux somnolents
on tombe des côtes
sur la rue principale
où des poules effarouchées
déboulent en cavale

 

Aouste

un dimanche après-midi
au village d’Aouste
la vie semble repos
et les jours  des semaines
on flâne on respire on guette
mais rien ne bouge
hormis les eaux de la Fontaine-Rouge

 
 

Rocroi

on se croit au bout d’un monde
le plateau étendu soutient l’horizon.
Au cours  des promenades,
Le long des fortifications,
Le parfum des fromages
S â€˜Ã©vapore lentement
Tel qu’ on s’y sent l’envie
De crier « merde à Vauban Â».

 

Ces poèmes ont été publié dans  la revue "L'Almanach des Ardennes 2007"

(auteurs Mahy, Kretzmeyer, Cara, casanave)

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